Les visites d’Annan NKuma (1) à l’orphelinat étaient devenues un pèlerinage hebdomadaire. Sous prétexte de suivre l’avancement des travaux, cette fenêtre ouverte sur le passé lui permettait de retrouver pour un court moment sa femme disparue. Il pouvait sentir sa présence dans ces lieux qu’elle avait construits, aimés, et qui, après plusieurs années d’abandon, allaient enfin renaître, prêts pour une seconde vie. Il regardait autour de lui, se souvenant de l’aspect vétuste de l’endroit, en imaginant ce qu’il deviendrait.
Situé à une heure d’Accra, le centre allait se réinventer. Les maisons en argile avec des toits en chaume faisaient l’objet de rénovations importantes, de consolidation et de peinture, avec l’installation de sanitaires, de l’eau potable et de l’électricité. Les dortoirs étaient aussi transformés, avec des chambres équipées de moustiquaires pour protéger les enfants, alors que les extérieurs allaient disposer de jardins avec arbres et fleurs, mais également d’équipements récréatifs et sportifs. Le site était dans un délabrement total, et l’arrivée de ce mystérieux mécène suisse, contribuant à sa renaissance, honorait la mémoire de Fathia.
Se promenant dans la cour, il se remémorait les rires de ses jeunes pensionnaires, réagissant aux accords de guitare et aux chants joués le soir sur l’initiative de sa femme.
Cette image le ramenait à l’Américaine, et en quoi l’amie précieuse, douce, innocente, était liée à la douloureuse disparition. Il était déchiré, un sentiment de colère l’envahissait, réveillant ce besoin de vengeance violent, sans pour autant être en mesure d’identifier un coupable, une cible ou une piste.
Il avait pourtant tout tenté. Malgré les intimidations, les menaces, la police démontrait son incompétence et son inefficacité, et le seul qui aurait pu savoir quelque chose était mort, quelque part en Irak, six ans plus tôt.
Une étrange impression de complot l’enveloppait, incluant son entourage proche. Le caractère indépendant de son épouse n’expliquait pas qu’elle ait pu déjouer toutes les mesures de sécurité déployées autour d’elle. Cela ne pouvait être le fait que d’une seule personne, mais de la combinaison de plusieurs acteurs qui s’évertuaient à le garder éloigné de la vérité.
Il devait tenir, ne pas sombrer dans une folie absolue, prendre soin de ses garçons, respecter cette promesse, ce serment prononcé lors de leur mariage. La route vers la vérité serait longue, cela prendrait du temps, mais les responsables allaient payer et sa patience récompensée pour qu’enfin son bras vengeur s’abatte sur les coupables.

Situé à une heure d'Accra, le centre était sur le point d'être réinventé. Les maisons d'argile aux toits de chaume ont fait l'objet d'importants travaux de rénovation, de consolidation et de peinture, avec l'installation d'installations sanitaires, d'eau potable et d'électricité. Les dortoirs ont également été transformés, avec des chambres équipées de moustiquaires pour protéger les enfants, tandis que les extérieurs ont été dotés de jardins arborés et fleuris, ainsi que d'installations récréatives et sportives. Le site était totalement délabré et l'arrivée de ce mystérieux mécène suisse, qui a contribué à sa renaissance, a honoré la mémoire de Fathia.

En se promenant dans la cour, il se souvient des rires de ses jeunes pensionnaires, réagissant aux accords de guitare et aux chansons jouées le soir à l'initiative de sa femme. Cette image le ramène à la jeune Américaine, et au lien entre la précieuse, douce et innocente amie et la douloureuse disparition. Il était déchiré, un sentiment de colère l'envahissait, réveillant le besoin de vengeance, sans pour autant pouvoir identifier un coupable, une cible, une piste.